Ils n'étaient que 5 à ce rendez-vous du dimanche matin qui n'en n'était pas un : Anne-Marie, Gilles, Bernard, Frédéric et Robert. Tiens, cela ressemble étrangement à une équipe de raiders. Après un départ tranquille, malgré la fraîcheur distillée par le vent, nous voilà à la sortie du bois au-dessus de la Fac. Plutôt que d'emprunter l'itinéraire commun qui aurait rapidement ramené Robert à sa maison, celui-ci propose d'aller aux Etangs de Saclay. Le Conseil Général de l'Essonne parle dans sa dernière revue d'un parcours balisé à cet endroit.
Frédéric, méfiant, demande quelle distance nous aurons à parcourir. Robert l'évalue à 10 km. Nous voilà partis par la piste cyclable en direction du rond-point de Saclay. La progression nous semblait aisée. Mais en son for intérieur, Robert pensait déjà à un retour plus difficile avec le vent dans le nez.
Nous visions de contourner d'abord l'étang est par sa droite, persuadés de trouver facilement le sentier balisé le ceinturant. Hélas, point de chemin. Il fallu longer la clôture du Centre d'Essais des Propulseurs. Là, nous assistâmes à l'envol d'un faisan, puis à celui de sa femelle, seuls moments ravissants de notre périple. Trois cents mètres plus loin, un chemin carrossable, qu'avait emprunté la voiture d'un pêcheur. Evidemment, nous l'empruntâmes aussi. Hélas, le pêcheur nous dissuada de continuer (impasse, bois infranchissable suite à la tempête de décembre 1999, nous dit-il). Naïvement, nous l'écoutâmes et nous continuâmes notre trajectoire en bordure de clôture. Le sol était bien détrempé, mais le ciel était clair, comme le fit remarquer Bernard.
Hélas, plus pour longtemps. A peine arrivés sur la route de Saclay à Jouy, la pluie se mit à tomber, nous cinglant le visage sous l'effet du vent. Là, le raid devenait réalité. Frédéric fit remarquer que c'était effectivement plus facile à l'aller. A l'entrée du bourg de Saclay, deux choix tactiques se présentent à nous. Gilles propose le plus court chemin avec SUPELEC en point de mire. Robert propose de prendre à droite le chemin à travers champs pour éviter la monotonie.
Ce chemin n'en finissait pas de nous emmener vers l'ouest. Dès que nous l'avons pu, nous l'avons quitté pour piquer sur le CEA. Notre progression s'est faite en lisière de champs, tantôt sur la boue des récents labours, tantôt sur l'herbe assez haute, propice à nous nettoyer les chaussures, mais parfois agrémentée d'orties. Anne-Marie n'a pas gaiement accepté la présence de ces dernières, ni celle des ornières qui mettaient à mal sa cheville souffrante.
Après un petit kilomètre de piste cyclable longeant le CEA par l'ouest jusqu'au golf de Saint-Aubin, nous choisîmes la trajectoire la plus roulante pour rentrer. Nous passâmes finalement par le campus de SUPELEC, après un détour conséquent dont le seul responsable était Robert. A 11h00, nous nous quittâmes en nous disant que cette sortie d'un dimanche qui n'en n'était pas un valait bien une chronique.
C'était le mercredi 1er novembre 2000.